mercredi 18 décembre 2013

Quelques mots pour définir la corrida

La corrida à pied est une des quatre disciplines qui forment la Tauromachie, avec la corrida à cheval, la course  landaise et la course camarguaise.

Ce face à face codifié entre l'homme et le taureau de combat aboutit "normalement" à la mort du taureau (appelé Toro Bravo), parfois à une blessure grave voire mortelle du matador, ou dans de rares cas à sa grâce (indulto) s'il s'est montré exceptionnellement valeureux.
Lorsque le torero et le taureau sont jeunes, on ne parlera pas de corrida, mais de novillada. 



Très présente en Gascogne (de même que la course landaise), la corrida sera souvent abordée dans ce blog, si bien que je n'ai pas l'intention de tout aborder en une seule fois. L'idée est de simplement définir quelques bases pour les non-initiés.

S'il est indéniable que la mise en danger du matador est réelle dans son face à face avec un taureau de plus de 500 kg, on ne peut pas réellement parler de combat équitable. Et heureusement, sinon les chiffres sur la mortalité des torero imposeraient que l'on mette immédiatement fin à la corrida.

Car autant le dire sans détour, lorsque l'on assiste à une corrida, on vient voir un matador mettre à mort un taureau. D'ailleurs, le mot matador (matar : tuer) est en lui-même suffisamment explicite. Si bien que la blessure du torero sera toujours considérée comme un accident ou une faute technique (comme une sortie de route d'un pilote par exemple). Mais cette réalité ne doit pas faire oublier que faire face à un tel monstre physique est un réel acte de bravoure.

Regard d'un Peon qui en dit long face à un toro bravo

Ce face à face se déroule dans des arènes (nombreuses en Gascogne), sur une piste centrale recouverte de sable, appelée Ruedo. Toutefois, ce face-à-face entre le torero et le toro ne prend réellement corps que lors du troisième tiers du combat.
Chaque Lidia (combat) se découpe en effet en trois phrases (appelées tercios). La première phase consiste à faire charger le taureau sur un cheval (protégé) monté par un picador, lors du tercio de pique, la seconde consiste à placer les banderilles sur le toro, et la troisième oppose enfin le matador à l'animal. C'est à la fin de cette opposition que sera portée l'estocade qui entraînera la mort du taureau, au terme d'un combat qui aura duré au final un gros quart d'heure *.


En France, la corrida est pratiquée dans des villes taurines qui sont toutes situées dans les quatre régions du Sud de la France. J'aurai l'occasion d'aborder l'histoire de son développement dans ces régions, et bien sûr en Gascogne. D'origine espagnole dans sa forme actuelle, elle est également pratiquée en Espagne, bien sûr, mais également en Amérique Centrale et du Sud.

Le contraste saisissant entre un combat à mort, et l'élégance du matador et des jeux de couleurs qu'elle induit classe la corrida au rang d'art sublime pour beaucoup de passionnés (appelés aficionados), tandis que d'autres lui assignent des intentions barbares beaucoup plus perverses**.

Pour ma part, je me contente d'y voir un combat entre un homme et un puissant animal. Un combat qui ne laisse jamais de marbre, ce qui en fait pour moi sa richesse, entre mille choses.


* Je reviendrai plus longuement sur ces trois tercios dans des articles ultérieurs.
** Il me semblait difficile de mener cette introduction sans évoquer les contestations dont la corrida fait l'objet. Mais pour la suite, mon parti-pris sera de l'évoquer avec mon propre regard, et uniquement de cette manière-là.


Articles connexes :

.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire