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Et si pour de nombreux départements, la désignation du chef-lieu fut évidente, ce fut loin d'être le cas pour les Landes, tant Mont-de-Marsan partait de loin par rapport à sa concurrente Dacquoise.
En 1790, année où le découpage de la France en départements eut lieu, cinq villes se détachaient dans les Landes : Tartas qui comptait alors 2500 habitants faisait alors office de petit poucet, tandis que Saint-Sever avec ses 5000 habitants était alors la plus grande cité des Landes. Entre les deux, il y avait Mont de Marsan et ses 3000 habitants ainsi que les deux évêchés d'alors : la grande Dax, et Aire sur l'Adour et ses 3200 habitants.
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Tartas bénéficiait d'une position centrale dans les Landes, mais manquait nettement de rayonnement et d'ambition dans cette désignation.
Saint-Sever avait comme point fort d'être une grande ville, et d'être dotée d'un riche héritage historique. Mais elle ne fit preuve, elle non plus, d'aucune prétention particulière.
Dax avait comme argument de poids d'être le futur unique siège épiscopal des Landes. Et avoir depuis plus de 15 siècles un évêque invité à chaque concile, ce n'était pas rien. De plus, de par son ancienneté, de par son immense prospérité économique (due en partie à sa position sur l'Adour qui lui assurait de très gros flux commerciaux), et de par son rayonnement religieux, il apparaît aujourd'hui que la cité dacquoise aurait du hériter de ce statut de chef-lieu. Et d'ailleurs la décision qui sera prise donna lieu à de nombreuses manifestations de mécontentement de la part de ses habitants. Et à des tentatives de conciliation qui ne resteront qu'au stade des (bonnes) intentions, comme nous le verrons plus bas.
Car Mont-de-Marsan était loin d'être considérée comme une grande cité landaise et avait en plus de ça une histoire très récente. Mais malgré tout, fondée au 12 ème siècle seulement (soit un millénaire après ses concurrentes), sa jeunesse ne l'empêcha pas de devenir une place forte qui compta lors des différentes guerres entre protestants et catholiques. Et à l'aube de la Révolution Française, celle qui était encore considérée comme une petite ville de campagne, était tout de même devenue une place marchande relativement prospère.
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Assemblée Constituante de 1789 |
Comme dit plus haut, ce choix entraîna des manifestations du côté des déçus, et les autorités dacquoises boycottèrent pendant quelques temps les assemblées du Département (blague taurine du jour : là où il y a un Dufau, il y a un boycot et des manifestations).
Mais le malaise ne fut pas que dacquois. L'Assemblée Constituante (ancienne Assemblée Nationale) qui avait pris cette décision décida par la suite d'une alternance avec Dax. Alternance invraisemblable qui n'eut d'ailleurs jamais lieu, mais qui trahit peut-être a posteriori un aveu de manque de clairvoyance. On dit aussi que par la suite Napoléon Bonaparte aurait songé à un transfert. Mais que la proximité de Dax avec l'Espagne l'aurait finalement fait reculer.
Car côté Montois, rien n'était prêt pour gérer l'administration d'un des plus grands et hétéroclites départements français. A commencer par des bâtiments idoines. La désormais préfecture des Landes dut ainsi s'adapter, et entama de vastes travaux qui changèrent tout au long du 19ème siècle aussi bien son apparence que son statut (il faudra malgré tout attendre plus d'un siècle-et-demi pour que taille de la population de la Préfecture landaise dépasse celle de Dax, devenue simple chef-lieu d'arrondissement).
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La principale question qui oppose désormais ces deux villes et qui compte dans les esprits est devenue (les années où c'est possible) : qui va remporter les derbys de cette année ?
Après tout, cette rivalité ovalistique n'est peut-être que la résurgence d'un passif vieux de deux siècles.
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